Les participants aux discussions de haut niveau sur les questions d’emploi des jeunes en Afrique ont appelé les pays africains à adopter des politiques saines et à promouvoir un environnement réglementaire susceptible de booster la création d’emplois. C’est l’une des recommandations formulées lors des séances de brainstorming parmi les activités prévues pour la 27ème session annuelle du Conseil des Gouverneurs de la Fondation pour le Renforcement des Capacités en Afrique. Le forum a exhorté les pays à diversifier leurs économies pour ne plus compter sur un seul produit, en ajoutant de la valeur à leurs produits de base. La raison en est que ceci garantira que les emplois destinés aux jeunes ne soient pas exportés vers d’autres continents.
En outre,
les gouvernements devraient avoir en esprit de développer le secteur privé,
être souples, vifs d’esprit et orientés vers l’action, en se concentrant sur
les résultats. Voici d’autres suggestions faites :
• Utiliser les jeunes pour développer les économies en les dotant de
compétences pertinentes.
• Promouvoir le dialogue entre le secteur privé, les institutions de formation
et les gouvernements afin de développer les compétences.
• La collaboration coordonnée de plusieurs parties prenantes est essentielle
pour garantir le développement de stratégies de création d’emplois réalisables.
Les forums ont identifié un énorme déficit et une grande inadéquation entre les compétences produites et les besoins du marché du travail comme faisant partie des défis du chômage des jeunes. Par exemple, 75% des compétences sont en sciences sociales et humaines alors qu’il y a un grand déficit en science, technologie et mathématiques qui constituent ensemble un secteur crucial pour la croissance des économies africaines. On a observé qu’avec 13 millions de jeunes entrant chaque année sur le marché du travail alors que seulement trois millions sont capables de trouver un emploi, beaucoup d’entre eux sont prêts à risquer leur vie et à émigrer hors d’Afrique à la recherche d’un emploi.
C’est ainsi que certains panélistes ont prévenu que la population des jeunes, au lieu d’être mise à contribution comme une valeur positive, est une bombe à retardement avec d’énormes ramifications socio-économiques et politiques. Cependant, les initiatives pour trouver des solutions à ce défi ne manquent pas. Certains panélistes ont évoqué que :
• Nombre de
pays créent des fonds pour l’emploi des jeunes ainsi que des programmes de
développement des compétences en entreprise.
• L’ACBF est allée au-delà de l’évaluation des besoins de capacités pour la
mise en œuvre des agendas 2063 et 2030 afin de comprendre le déficit de
compétences et de développer celles-ci. Les STEM et les institutions Mandela de
science et technologie sont de bons exemples.
• Diverses organisations telles que la GIZ, l’OIT, le PNUD, la BAD, le NEPAD et
Afeximbank ont des stratégies de création d’emplois qui vont de la promotion de
l’entrepreneuriat pouvant permettre aux jeunes d’être des employeurs et non des
employés, au développement des compétences recherchées sur le marché de
l’emploi.
• Le secteur privé encourage également les incubateurs d’entreprises, les
salons de l’emploi, les stages et les programmes de mentorat.
Certains panélistes ont appelé à un changement de mentalité consistant à avoir
un esprit de leadership, plutôt qu’un esprit de suiveur. Ceci est nécessaire
pour une transformation économique du continent. Certains ont souligné
l’importance d’avoir des bases solides au niveau de l’école primaire avant que
les compétences puissent être développées; et qu’une collaboration coordonnée
entre les différentes parties prenantes et plusieurs pays est essentielle pour
créer les compétences nécessaires à la croissance.
Une autre leçon apprise est le rôle des familles
dans l’orientation des enfants vers les compétences prioritaires à partir de
l’examen des besoins futurs de leur pays et du monde. De même, on a relevé que
lorsque l’État donne la priorité à la création d’emplois, les autres parties
prenantes sont encouragées à se rallier à lui. De plus, les panélistes ont
déclaré que la production et le partage des connaissances sont essentiels pour
une politique fondée sur des données probantes et des stratégies efficaces de
création d’emplois, avec pour exemple le Cameroun où CAMERCAP appuie le
gouvernement en élaborant des politiques de création des entreprises.
Last modified: 17 septembre 2019