La politique d’intégration menée par les institutions régionales et sous régionales en Afrique est-elle porteuse de fruits ? NON. C’est du moins le constat factuel que relève Barnabé OKOUDA, Directeur Exécutif du Centre de Recherche sur les Politiques Economiques et Sociales (CAMERCAP-PARC). Pour cet expert, les « peuples doivent être au centre pour réussir là où les politiques ne présentent pas les bilans élogieux ».
«Vous ne pouvez pas arriver à la zone continentale, sans passer par la zone sous-régionale», lâche Barnabé Okouda. Une position lancinante qui montre à suffire que les autorités mettent la charrue avant les bœufs. Car à la vérité, l’intégration entre les États et les peuples est loin d’être une réalité. Pour essayer de juguler le phénomène de xénophobie entre les États de l’Afrique centrale, notamment en zone Cemac, un passeport Cemac a été mis sur pied pour permettre la libre circulation. «Le passeport Cemac ne fonctionne pas, c’est un véritable échec. Le passeport Guinée Équatoriale-Cameroun ne fait pas avancer l’intégration», reconnaissent les panelistes. Pour ce faire, pour une meilleure intégration, il faut une masse critique d’hommes d’affaires qui peuvent faire bouger les lignes et bousculer les politiques. Si rien n’est fait dans ce sens, la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) va se heurter au même problème politique. Parce qu’il y a des lois et règlementations et des politiques à opérer. Et si les Etats sont lents dans ce processus, «les choses vont piétiner», martèle Jean Cédric Kouam, directeur économique des affaires à l’institut Nkafu Policy. Pour rappel la CEEAC c’est près de 225 millions de consommateurs, mais le marché en lui-même représente 2% du commerce total. Il faut pour cela accélérer le commerce intra africain et produire suffisamment. On ne peut pas aller dans ce vaste marché continental avec les produits chinois. «Produisons! Tous les pays au monde ont commencé par trouver le marché chez le voisin. Ce sont les produits qui vont permettre de créer la route. Parce que les hommes d’affaires qui vendent les produits locaux, vont forcer la main aux autorités politiques», conclut Barnabé Okouda.
Journal Intégration avec le CENTRE
Last modified: 6 juin 2023
