La marche vers l’Émergence en 2035 a été séquencée en 03 phases : La première (2010-2019) correspondant à la période du DSCE avait pour objectif de moderniser l’économie et d’accélérer la croissance ; La seconde (2020-2027) qui devra permettre d’accéder au statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure et ; La troisième (2028-2035) viendra consacrer le statut de pays industrialisé et émergent.
Ce phasage était naturellement conçu et construit sur un chemin critique, c’est-à-dire que les outputs de la phase 1 devraient rentrer comme input pour la phase 2, et ainsi de suite. De manière conceptuelle donc, les hypothèses qui sous-tendent les objectifs de la seconde phase sont fondées sur les résultats escomptés de la première phase, celle du DSCE.
Au moment de lancer les travaux de planification de la 2ème phase de la vision 2035, il était nécessaire de faire le point sur les grands projets de première génération. Cette évaluation rendue publique par plusieurs sources converge sur le bilan mitigé desdites réalisations. Le timing de mise en œuvre et d’entrée en exploitation n’a pas été respecté de manière rigoureuse. Ce qui a provoqué une sortie de piste des objectifs initiaux du DSCE, du moins un retard certain dans l’atteinte des cibles escomptées.
Il s’avère donc impératif d’ajuster le tir avant d’engager les projets de seconde génération. Et la logique rationnelle recommande de doubler d’efforts et d’ingéniosité pour rattraper le retard enregistré et poursuivre le chemin.
En effet, le DSCE avait identifié comme prioritaires, les projets d’infrastructures, d’énergie, entre autres. Il était attendu que le retour sur investissement de ces derniers, pour la plupart financés sur emprunts extérieurs, devraient commencer à produire et générer les ressources financières pour soutenir la réalisation des projets de la 2ème phase. Le même schéma restait valable pour la phase 3.
Sur le plan politique, une analogie peut être dressée-sans trop forcer les traits – entre le calendrier vers l’Émergence et « le véhicule » du programme politique national (présidentiel). Dans ce sens, la phase 1, celle du DSCE aura correspondu à l’étape des grandes ambitions (2004), puis les grandes réalisations (2011) auront été le fondement de la phase 2. Selon la démarche de planification stratégique, on s’attendrait de manière chronologique aux grands résultats (2018). Mais l’évaluation politique qui a fait observer un bémol à ce niveau a plutôt ramené le processus aux grandes opportunités. Soit !
Afin de rendre ces opportunités plus visibles et à portée de mains et par ricochet augmenter leurs chances d’accomplissement, la présente étude propose une approche par la rupture selon la trilogie : REVER-OSER-INNOVER.
Car si l’opportunité contient encore de l’incertitude et une dose de probabilité d’être saisie ou non, d’être réalisée ou pas, la présente étude vise à donner un contenu perceptible aux opportunités identifiables pour leur donner plus de chances. L’optimisation des infrastructures structurantes de première génération veut ainsi porter le Rêve que l’échec (ou le retard) n’est pas une fatalité. L’étude veut Oser faire le pont entre les 02 phases de la Vision par des approches Innovantes.
Le cas des infrastructures portuaires du Cameroun, intégrées dans le contexte des zones économiques, peut ainsi être présenté comme une desdites grandes opportunités, capables de produire des résultats rapides et efficients à brèves échéances. Car, bien mené, ce projet peut procurer l’avantage de rentabiliser un projet majeur de première génération (le PAK), et constituer une locomotive des projets de la seconde génération.
Ceci par le biais d’un modèle de mise en oeuvre d’une zone économique, tout en contribuant au processus de décentralisation et en boostant l’intégration sous-régionale. C’est notre modeste contribution./-
Barnabé Okouda
Directeur Exécutif / CAMERCAP-PARC
Last modified: 18 septembre 2019