Le financement se fera conjointement assurer par Eximbank Chine à 85% et les concessionnaires 15%. Une note de la Cellule de préparation des grands projets logée au ministère de l’Économie donne de nouvelles fraîches du développement de la seconde phase du port de Kribi, située dans le sud du Cameroun. «La seconde phase de construction du port de Kribi est évaluée à 456,7 milliards de Fcfa. Le financement se fera conjointement assurer par Eximbank Chine (85%, soit 387,6 milliards de Fcfa Ndlr) et les concessionnaires (15%). À date, la procédure de mise en vigueur des conventions de financement est en cours de finalisation», révèle la Cellule. Entre temps, des travaux sont menés pour l’installation du chantier de même que des investigations marines et terrestres, le dragage, les terrassements, la préfabrication des enrochements artificiels et la souille des quais.
La 2nde phase de la construction de cette infrastructure portuaire prévoit la mise en place d’un 2e terminal à conteneurs, doté d’un quai de 700 m (contre 350 m pour le premier), ainsi que la construction d’un terminal fer et d’un terminal hydrocarbures. Le premier ouvrage sera construit par la société chinoise Chec, les terminaux fer et hydrocarbures, eux, seront le fruit des joint-ventures entre les entreprises impliquées dans le projet d’exploitation du gisement de fer de Mbalam (Sundance Resources et ses partenaires), et celui de la production du gaz liquéfié au large de Kribi (Snh, Perenco).
Les travaux de la première phase du port de Kribi conduite par Chec ont englouti, selon le ministère de l’Économie, un montant de 574 millions de dollars US (soit près de 330 milliards de Fcfa) au lieu des 497 millions (285,7 milliards de Fcfa) initialement prévu. Le coût supplémentaire est, selon la même source, pris en charge dans le financement de la phase II. Le financement de la première phase avait déjà été assuré à hauteur de 85% par un prêt d’Eximbank China.
Le Camercap estime de ce point de vue que le port de Kribi garde un avantage comparatif certain sur les autres concurrents de la façade atlantique de l’Afrique. À cet effet, grâce à son tirant d’eau de 16,1 m (au-delà de la norme des 14,5 m), le port de Kribi offre la possibilité aux plus grands navires d’accoster relativement à plusieurs ports de la sous-région. En comparaison, le port de Pointe-Noire (Congo Brazzaville) qui bénéficie déjà d’une position géographique avantageuse, parce que situé à mi-chemin sur la côte ouest-africaine, ne dispose que d’un tirant de 11,5 m. De son côté, le port d’Abidjan (Côte d’Ivoire), qui nourrit une grande ambition, prévoit de porter son tirant d’eau actuellement de 11,5 m à 13,5 m. Seulement, il souffre de ne pas pouvoir accueillir des navires très longs à cause de l’étroitesse du canal de Vridi qui le sépare de la mer.
Source : Essingan N° 259 | du lundi 07 octobre 2019 |
Last modified: 8 octobre 2019