Cameroon Policy Analysis and Research Center --- Centre d'Analyse et de Recherche sur les Politiques Economiques et Sociales du Cameroun

De l’ajustement à la transformation structurelle : Une alternative par la rupture du modèle économique camerounais actuel

17 septembre 2019

Après une analyse situationnelle débouchant sur une justification de l’urgente nécessité de rupture d’avec le modèle économique en vigueur depuis plus de 03 décennies dans notre pays, et qui hypothèque l’atteinte de l’émergence escomptée en 2035, l’étude propose des ressorts pour remettre notre économie sur les rails vers cette noble vision.

Depuis 1986, des Programmes d’Ajustement Structurel (PAS) à la Dimension Sociale de l’Ajustement (DSA), puis la Facilité d’Ajustement Structurel Renforcé (FASR), que de programmes à court terme presque tous sans une contribution véritable au redressement de l’économie camerounaise. Il aura fallu attendre la migration vers les programmes à moyen terme avec la Facilité de Réduction de Pauvreté et la Croissance (FRPC) puis l’initiative Pays pauvres Très Endettés (IPPTE)  et son nouveau lexique de point de décision et de point d’achèvement conduisant au Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP, en version intérimaire  et complète ) pour commencer à espérer voir le bout du tunnel. Pendant que les espoirs se nourrissent afin que le pays puisse retrouver la prospérité avec la Stratégie pour la croissance et l’emploi déclinée dans le  Document de Stratégie de Croissance et l’Emploi (DSCE),  nous revoilà plongés à nouveau dans la Facilité Élargie de Crédit (FEC).

Que le Pays aura  traversé moult étapes et instruments d’ajustement et de reformes pour redresser son économie sur les 30 dernières années !!  On peut se demander si le cap mérite d’être maintenu ? Un Dicton bantou proclame que : «  si tu te retrouves 02 fois au pied du même arbre, certainement que tu t’es égaré ».  Est-ce le cas du Cameroun et de ses voisins de la zone CEMAC ?

Un petit retour en arrière nous rappelle qu’en 2006, William Easterly publiait aux éditions d’organisation « les Pays pauvres sont-ils condamnés à le rester ? ». Un ouvrage dans lequel l’économiste américain démontrait les fondements structurels de la pauvreté et du sous-développement. Easterley dénonçait à l’occasion « ces panacées qui ont failli » en  critiquant le principe économique à la base des théories sous-jacentes aux interventions du FMI et de la BM, notamment l’idée selon laquelle les gens répondent aux incitations.

Avant lui en 2002, Joseph Stiglitz, un autre ancien de la Banque Mondiale publiait « La grande désillusion », un pamphlet anti-mondialisation, dans lequel il dénonce avec forces, arguments et exemples, la « façon de procéder des fonctionnaires du FMI, fondée sur des schémas passe-partout ».

N’est-il donc pas temps et opportun de changer d’approche ? N’est-il pas temps de réviser le modèle de base de notre économie ? Sur quels leviers devrions-nous actionner ?

Selon l’approche d’évaluation et d’analyse des capacités, la présente réflexion que lance le Centre d’Analyse et de Recherche sur les Politiques Économiques et Sociales,  vise à ouvrir de nouvelles pistes. Pour cela, l’équipe de chercheurs confesse un crédo en 03 mouvements:

  • RÊVER que c’est possible  (No longer as usual) ;
  • OSER avoir le courage de rompre ; et
  • INNOVER, c’est la seule manière d’assumer la rupture.

Dans l’espoir de votre engagement pour la cause du développement du Cameroun, voici notre contribution./-

Le Directeur Exécutif

Barnabé OKOUDA

Last modified: 18 septembre 2019

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