« Stratégie d’optimisation des infrastructures structurantes de première génération dans la perspective du renforcement de l’intégration sous régionale dans la CEMAC/CEEAC », brochure de 60 pages édité par le Centre d’analyse et de recherche sur les politiques économiques et sociales (Camercap-Parc). Le think tank placé sous la tutelle du ministère camerounais de l’Economie, du Plan et de l’Aménagement du territoire (Minepat), apporte des réponses à cette question.
«Rêver-oser-innover», c’est toute l’essence même de l’étude que nous propose le Centre d’analyse et de recherche sur les politiques économiques et sociales du Cameroun (Camercap-Parc). Dans une évaluation de la marche vers l’Emergence en 2035, Barnabé Okouda, situe le lecteur dès l’avant-propos. Subdivisée en 3 phases dont la première allant de (2010-2019 consacrée au Dsce) la seconde allant de (2020-2027, phase de la planification et la troisième) et (2028-2035 pour l’atteinte du statut de pays émergent), la démarche du directeur exécutif du Camercap-Parc est à double sens.
D’une part, elle rend compte des opportunités et, d’autre part elle valorise leurs chances d’accomplissement. En termes d’évaluation, le constat du think tank camerounais est mitigé. A cause du non-respect du timing dans leur mise en œuvre, plusieurs grands projets de la première génération ont été voués à l’échec. Bien plus, ils ont laissé passer des opportunités d’optimisation qui auraient pu être capitalisées. Pour le Camercap-Parc, l’heure est venue pour favoriser l’effet multiplicateur desdites infrastructures sur l’ensemble de l’économie nationale.
Infrastructures : leviers de croissance économique
A travers une démarche méthodologique, et une revue de la littérature, l’ouvrage nous présente le rôle essentiel des infrastructures pour un développement économique efficient. Il est avéré que des goulots d’étranglements limitent leur portée dans une économie comme celle du Cameroun. «Ainsi, la Banque mondiale, recommande aux pays les plus pauvres de consacrer au moins 9% de leur PIB aux dépenses de construction, d’entretien et d’amélioration de leurs infrastructures», lit-on dans la brochure. Reprenant à son compte les analyses de l’institution financière internationale, le Camercap-Parc fait l’éloge de la convergence des places portuaires, qui devrait s’appuyer sur trois piliers: la complémentarité, la connectivité interne et externe et la compétitivité.
Solution d’optimisation des infrastructures générationnelles
La recherche de l’efficacité en matière d’amélioration des infrastructures concerne tant le stock existant que celui des nouveaux investissements en perspectives. Donc de première et deuxième génération pour ce qui est du Cameroun. Dans une évaluation de la planification, la programmation et la budgétisation des grands projets structurants de la première génération, Camerpac-Parc fait une analyse de l’apport certain de ces projets mais qui malheureusement ont connu de nombreux manquement lors de leur mise en œuvre. Des infrastructures énergétiques à l’instar du barrage de retenue de Lom Pangar, de transport dont le port en eau profonde de Kribi (PAK) et des TICS soit la pose de la fibre optique (projet Backbone national en fibre optique), l’autoroute Yaoundé-Nsimalen (entre autres) ont connu pour certains des retards dus aux indemnisations et une maturation incomplète au sens défini par Camercap-Parc qui ont affecté leur viabilité. Il y a donc urgence de faire le ménage. Sachant que l’exploitation optimale des ressources existantes, augmente les possibilités d’atteinte des objectifs initiaux assignés auxdits investissements, d’après Camerpac-Parc, il sera question de capitaliser les erreurs enregistrées lors de la mise en œuvre du projet. Importance devrait, avise le think tank prendre en compte le cycle de vie d’une infrastructure, selon sa nature et ensuite l’identification des actions et mesures additionnelles permettant d’améliorer la contribution des infrastructures.
Cas spécifiques des infrastructures portuaires camerounaises
Dans « stratégie d’optimisation des infrastructures structurantes de génération dans la perspective du renforcement de l’intégration sous régionale dans la Cemac/Ceeac », Camercap-parc propose dans son volumeI, une convergence des infrastructures portuaires camerounaises pour une modélisation d’une zone économique. Avec un dispositif portuaire essentiellement constitué du port autonome de Douala (le plus grand de la zone Cemac), du port en eau profonde de Kribi, du port maritime de Limbé et du port fluvial de Garoua, le Cameroun devrait user de ces atouts pour améliorer sa rentabilité et son efficacité notamment dans un environnement où plusieurs ports sont en concurrence. Pour atteindre ces objectifs, l’opus de Camercap-Parc étale trois étapes majeures par lesquelles le Cameroun devrait passer. Il s’agit premièrement de la complémentarité entre le port de Douala et celui de Kribi dont leurs différents atouts sont des facteurs clés leurs permettant d’affronter la concurrence sur la façade atlantique qui va grandissante.
En deuxième lieu, il y a l’amélioration de la compétitivité. Celle-ci passe par la qualité des équipements et du personnel. Comme troisième variable, Camercap-Parc suggère le renforcement de la connectivité avec l’hinterland. Prise en compte, cette proposition pourrait aboutir à la création d’une zone économique mixte logistique et industrielle.
Jean-René Meva’a Amougou
Article paru à l’Hebdomadaire intégration N°383 du lundi 2 septembre au dimanche 8 septembre 2019
Last modified: 18 septembre 2019